Cette fois, on ne nous y reprendra plus… Mieux vaut prévenir que guérir…. Un jardinier averti en vaut deux…. Stimulés par ces expressions pleines de sagesse, un œil sur le bulletin météo, l’autre rivé vers le ciel, nous nous sommes mis à la tâche pour offrir à nos plants de tomates une protection à toutes épreuves : un parapluie pour celles qui poussent au jardin, un parasol pour celles qui prospèrent dans la serre…

Un pépin anti-mildiou

Vu d’en haut comme d’en bas, l’esthétique est discutable, les métrés de plastique utilisés aussi. Mais difficile de trouver plus simple et meilleur marché pour fabriquer ces deux parapluies de 5 m de long, étanches aux pluies verticales mais ouverts à tous les vents, histoire de ne pas leur donner prise. Il a fallu pas moins de trois jours à Christian pour les construire, achat des matériaux compris, et les ajuster sur nos deux buttes à tomates (lire Des lasagnes aux petits oignons). Les piliers ont été sciés dans des cuenneaux de chêne, dont nous faisons grand usage au jardin (lire Des bordures en chêne massif), les transverses sont en lattes à tuiles, et le tout est assemblé à grand renfort de charnières et de vis.

En guise de toit, après moult hésitations entre le plastique ondulé et le plexiglass, nous avons opté pour une alternative plus pratique : une bâche transparente renforcée, vendue en rouleau de 2×6 mètres, agrafée sur des lattes à tuiles . Aussitôt posés, aussitôt testés: les abris ont résisté aux bourrasques du premier orage venu, le feuillage des tomates était à peine mouillé tandis que les choux rouges situés un peu plus bas restaient copieusement arrosés. Dorénavant, nous verrons passer les perturbations avec moins d’appréhension. Echaudés par les ravages du “mildiou 2021” (lire Mes tomates ??? J’en rigole), nous avons mis toutes les chances de notre côté pour faire passer nos tomates entre les gouttes…

De la chaux contre le chaud

C’est un fait : en plein été, les tomates se portent généralement mieux en extérieur que dans les serres (sauf en cas de pluies ininterrompues bien sûr), idem pour la plupart des autres légumes qui supportent mal les grand écarts de température entre le jour et la nuit au printemps, la chaleur suffocante en été et la sécheresse de l’air et du sol. Pour pallier à ce dernier problème, nous avons installé une quinzaine d’oyas de 5 litres (réserves d’eau en céramique) et un asperseur à minuteur que nous enclenchons une quinzaine de minutes chaque matin.

Question chaleur, nous avons finalement remplacé nos canisses bringuebalantes et difficiles à aguiller sur les formes compliquées de nos deux serres par un badigeon au lait de chaux. La recette est simple : il suffit de diluer énergiquement environ 250 grammes de chaux hydraulique dans un litre d’eau (la chaux aérienne semble tenir moins facilement). L’application par contre, à faire depuis l’extérieur de la serre, est un peu plus délicate en raison de la fâcheuse manie qu’ont les pulvérisateurs à se boucher au moment le moins opportun, au sommet d’une échelle par 32° au soleil par exemple. Après trois ou quatre interruptions techniques pour rincer les filtres, nos serres se sont drapées de blanc, au grand dam de notre voisin qui ne voit plus ce qui s’y passe. Et bien qu’il se rassure: tout s’y passe pour le mieux! La température y a retrouvé des niveaux acceptables, c’est à dire inférieurs à 40 °C, et les tomates de Thoune commencent déjà à jaunir. Le badigeon a vaillamment résisté aux pluies les plus fortes, mais il se lessivera peu à peu d’ici l’automne, saison où les rayons seront à nouveaux les bienvenus….