Mon week-end fût frénétique mais très heureux, à l’image du ciel sans nuages, de la terre bien arrosée, des roses prêtes à éclore, des papillons virevoltants et des centaines de jardiniers qui comme moi, ont fait fi du repos du dimanche pour assouvir leur irrépressible envie de planter! Car désormais tout est permis: les Saints de Glace sont derrière nous, la lune est bien lunée et la météo au beau fixe.

Pour ma part, le week-end a commencé samedi de la meilleure façon au Centre Pronatura Champ-Pittet, à Yverdon qui -oh miracle- a maintenu son marché annuel de plantons bio, mais en le limitant à trois stands bien achalandés. Au taquet, j’y étais bien avant l’ouverture officielle, par impatience bien sûr, mais aussi par erreur car je me lève avec le soleil, qui est de plus en plus matinal. Bien m’en a pris, car dès l’ouverture du marché, dont les portes s’ouvraient au compte-goutte, une file de jardiniers radieux s’étirait déjà jusqu’au parking. Devant les étals, on s’est échangé conseils et sourires mais pas question hélas de babiller avec de vieilles connaissances ni de raconter ses problèmes de limaces: il fallait faire vite, pour laisser la place aux suivants. Parmi eux, des amis et amies qui m’ont rejointe plus tard au jardin pour discuter plus tranquillement, casser la croûte et échanger quelques plantes. Car c’est un fait: avec le confinement qui a annulé la plupart des trocs de printemps, nombreux sont les amateurs qui se retrouvent avec une kyrielle de plantons « faits maison » à caser rapidement. Ce qui ne les empêche nullement de fréquenter les marchés pour dénicher quelques raretés ou remplacer une ligne de choux dévorée par les mollusques…

Sitôt nos visiteurs partis vaquer dans leurs jardins respectifs, nous sommes passé aux choses sérieuses: sortir de la serre la centaine de pieds de tomates (20 variétés),  les courges, courgettes, poires de terre, tournesols, melons, concombres, ricins,  ipomées et j’en passe.  Il était temps car tout ce beau monde commençait à tourniquer dans son pot et à tirer la langue au moindre échauffement. J’ai enfilé mon chapeau de G.O. et confié deux plateaux de courges à Christian, avec pour mission de les planter dans le poulailler. Souvenez-vous: nous les faisons grimper sur les piquets de soutien de la volière, sur laquelle les fruits mûriront en automne. D’ici là, les plantes profiteront d’une terre hyper fertilisée par les poules et en échange, la volaille appréciera l’ombre de leur feuillage et les insectes qu’il attire (lire aussi billet guirlandes de courges au poulailler).

De mon côté, j’ai désherbé, creusé, planté et arrosé jusqu’à la tombée de la nuit sans arriver à bout de mes centaines de godets. Et c’est tant mieux. Il me reste de belles soirées en perspective et quelques jolis plantons à offrir à ceux qui franchissent sans trop hésiter les portes ouvertes de notre jardin.