Ça y est, nos patates sont plantées! Environ 30 m² en à peine plus d’une heure d’effort, ce qui est tout à fait raisonnable pour un dimanche ensoleillé. Nul besoin de préparer la parcelle, de désherber ni de creuser : tout était prêt depuis au moins deux mois. Et pour cause: en novembre dernier, décision était prise d’augmenter la surface dédiée aux pommes de terre, car nous en sommes très friands et ne tenons pas l’hiver avec notre maigre production. Pas question pour autant de sacrifier quelques buttes du potager, indispensables aux autres légumes: il fallait donc leur « ouvrir » un nouveau bout de prairie  (note: lire aussi l’encadré ci dessous  patates sur gazon ), mais de préférence sans trop se fatiguer.

Pour ce faire, dès décembre, j’ai commencé à récupérer des grands cartons à la déchetterie afin d’en recouvrir l’herbe (lire aussi billet  Faut-il remballer les cartons?). En parallèle, ma brouette et moi avons multiplié les allers-retours chez des voisins heureux de se débarrasser de leur fumier de cheval. Une fois les cartons recouverts de ce copieux crottin, j’ai enseveli le tout sous une épaisse couche de paille bio, puis me suis affairée à d’autres tâches tandis que les vers de terre et les microorganismes entraient en action. Deux mois plus tard, la paille s’était tassée, le fumier pré-digéré,  les graminées ont périclité et même les chiendents n’ont pas refait surface.

Dimanche, on s’y est mis deux pour poser les patates. Je dis bien poser car on s’est contenté d’écarter la paille et de disposer chaque tubercule prégermé sur ce qu’il restait de carton. Sur chacun d’eux, distant d’environ 40 cm et marqué par une baguette en saule, Christian a déversé une grosse poignée du compost de nos toilettes sèches puis resserré la paille tout autour pour les protéger du froid. Au final, ce qui nous aura pris le plus de temps aura été de réunir les plants de patates, pas faciles à se procurer en période de confinement. Par chance, des amis solidaires et prévoyants nous ont offert leur surplus et on s’est retrouvé avec plus qu’il n’en faut d’Agria, Vitabella, Jelly et Charlotte, que nous avons pu à notre tour passer plus loin.

Il ne reste plus qu’à attendre que les germes s’étirent et que premières feuilles apparaissent.  Au fur et mesure de la croissance des plants, nous rajouterons  de la paille pour soutenir les tiges -en lieu et place du buttage- et maintenir l’humidité du sol. L’heure venue, nous ramasserons les patates directement sous la paille. Mais la partie n’est pas gagnée car les campagnols et les doryphores aiment les patates autant que nous. Qu’ils y viennent: on est prêt à faire l’effort de les accueillir de pied ferme!

PATATES SUR GAZON

Il n’est pas nécessaire de s’y prendre des mois à l’avance pour préparer un nouveau carreau de pommes de terre sans trop d’effort. Le neuchâtelois Laurent Debrot suggère une technique toute simple dont Terre & Nature s’est fait l’écho dans un article du 11.04.13). Elle consiste à aligner les tubercules sur le gazon, de les recouvrir de compost puis d’une bonne couche de tonte de gazon, que l’on rajoutera tout au long de l’été. Au moment de la récolte, il suffira d’écarter la matière décomposée et de ramasser les patates. La terre bien ameublie sera prête à accueillir d’autres légumes l’année qui suit.

En savoir plus: découvrez cette technique dans la vidéo Pommes de terre gazon