S’il y a un outil dont nous aurions de la peine à nous passer aujourd’hui au jardin, c’est bien le hache-paille! Remis au goût du jour par les permaculteurs, ce bel engin agricole autrefois utilisé pour faire du fouètre (lire billet du 29.06.2017) nous permet de produire un mulch de belle qualité pour pailler le jardin potager. La matière première? Tous les déchets verts ou bruns du jardin, pas trop ligneux et d’une longueur suffisante pour que cela vaille la peine de les hacher menu. On y dépose en vrac des orties, de la consoude, de la bourrache, de la tanaisie, des fanes de légumes, de l’herbe fraîchement coupée, des jeunes rameaux de sureau,… Quel plaisir ensuite de faire tourner la grande roue pour réduire en petits tronçons tous ces végétaux odorants (on peut régler la longueur de coupe). C’est ensuite très facile de les répartir autour des légumes et au pied des vivaces afin de protéger la terre du dessèchement et nourrir la petite faune du sol. Pour illustrer la beauté du geste et de l’outil, rien de tel qu’une petite séquence imagée : mon fils Antoine s’est mis à l’ouvrage pour vous offrir cette première vidéo au jardin.
Ce spectacle réjouit à chaque fois nos visiteurs, si bien que nos deux hache-paille ont fait des envieux. Je suis sûre que les galetas, combles et granges des fermes romandes en recèlent encore des centaines. Il suffit parfois d’interroger les paysans et les anciens du village pour les dénicher sous la poussière. Certains ont été malmenés par la force du tracteur auxquels on les a souvent reliés, mais tous ont gardé ce je-ne-sais-quoi de charme qui fait qu’on tombe amoureux des vieux outils et qu’on est immensément heureux de leur redonner une seconde vie. Seul bémol: leur poids et leur encombrement, qui les rends souvent intransportables et peu adaptés à un petit jardin!
Pour répondre aux besoins des micro-fermes qui se multiplient en France, la fabricultures’est inspirée du hache-paille pour inventer le K-TCHAK, un broyeur de végétaux manuel et mobile qui coupe aussi des branches épaisses (3 cm de diamètre). Pas de doute, la transition énergétique est en marche, et sans forcément revenir à la bougie… même si elle aussi a beaucoup plus de charme.
Texte(s): Aino Adriaens
Photo(s): Antoine Lavorel