Quand j’ai voulu montrer à Georges le nouvel agenda du jardinier bio de Terre vivante, il n’a pas daigné tourner la tête. J’ai insisté un peu, en lui expliquant que c’est lui qui figurait sur la couverture et qui se pavanait en pleine page du mois de mai : mon paon s’est alors approché, a regardé le livre d’un air interloqué, puis s’en est retourné avec emphase à ses occupations de bellâtre belliqueux.
C’est pourtant vrai ! Le Jardin sauvage est bel et bien à l’honneur de cet agenda 2025 et la biodiversité qui l’anime s’égrène au fil des pages sous forme de récits, de conseils, de clins d’œil et des joyeuses aquarelles réalisées par Maëlle Le Toquin, illustratrice phare du magazine des Quatre Saisons et des éditions terre vivante. Au-delà du beau Georges qu’on ne présente plus, vous y reconnaîtrez courges et rhubarbes, limaces et crapauds, serres et poulailler, brouettes et chapeaux, … autant d’outils et de personnages familiers qui m’ont inspiré les billets de ce blog.

Je n’en suis pas peu fière, même si cette belle récompense me lance un défi de taille : celui de réussir à remplir– enfin- un agenda jusqu’au bout ! Explications.

J’ai toujours aimé l’idée et l’objet même de l’agenda du jardinier, j’en ai d’ailleurs toute une collection empilée sur l’étagère. Le concept est séduisant et chaque année je m’attarde sur ses pages en rêvassant, histoire d’éplucher les saisons, gribouiller quelques notes, lister des tâches, ébaucher un plan, vérifier la date d’un semis… Je suis pourtant d’une incurable indiscipline : je ne parviens pas à l’utiliser de façon régulière. C’est chaque fois le même topo : je commence en janvier par noter la liste des graines à commander, je poursuis en février et mars avec les dates de semis des légumes primeurs, des poivrons et des tomates. Je persévère en avril avec les premières notes du crapaud accoucheur et la récolte des épinards. Et puis tout à coup c’est la débandade, au même rythme qu’explosent la végétation et les tâches printanières. Houlette ou griffe à la main, je me promets de reporter très vite les semis que je viens de faire au potager, d’inscrire le chant du torcol et le dernier verdict du pluviomètre, mais en remontant vers la maison, je me perds toujours en chemin. Distraite par une nouvelle idée, happée par l’exubérance du jardin-forêt, hélée par le paon. Ça attendra demain. Et flûte, j’ai perdu le crayon. Quelqu’un a vu mon agenda ? C’était quand déjà les premières hirondelles ?

Heureusement j’ai quelques ardoises au potager pour me rappeler à l’ordre (lire Un peu d’ordre dans mon beau désordre) et les articles de mon blog pour me rafraîchir la mémoire. Car oui, au Jardin sauvage comme pour n’importe quel autre jardin, il est important de garder quelques traces écrites de nos actions, des dates de plantations et de nos plus belles observations. Ça arrête le temps qui file, ça oblige à se poser un moment, à se rappeler que ce n’est pas la première fois qu’on a raté les patates, que les couleuvres sont arrivées il y a quatre ans dans la mare. Ça permet de prendre du recul et partager ses expériences. Ça invite à relativiser les succès et à se montrer plus indulgent face aux échecs et aux caprices de la météo qui se jouent en direct.

Bref, ma résolution est prise. En 2025 mieux que jamais, je noircirai les pages de ce nouvel agenda. Et tant pis si les plumes du beau Georges de la couverture s’en trouvent toutes maculées : mon bel ami fait partie de l’histoire, il saura bien me pardonner.

Séquence «pub»

​L’Agenda de Terre vivante est l’outil indispensable du jardinier avec son calendrier lunaire, ses conseils hebdomadaires pour cultiver légumes, fruits, fleurs et aromatiques (calendrier de semis, plantations et récoltes ; petits travaux ; gestes ; soins naturels), et ses bonnes adresses. Il permet de noter tout ce qu’il se passe au jardin (variétés semées ou plantées, dates des levées, quantités récoltées, petites bêtes observées, plan du potager, aléas climatiques…) et laisse une trace écrite précieuse pour les années suivantes.

Cette édition 2025 souligne l’importance du rôle des jardiniers quant à la sauvegarde de la biodiversité. Aino Adriaens nous incite à tout mettre en œuvre pour accueillir la vie au jardin, à travers l’exemple de son potager-verger, écrin de nature sauvage et foisonnant, inspiré de la permaculture et du jardin-forêt. Un petit coin de paradis où s’invite une faune joyeuse et diversifiée. Ses textes riants sont aquarellés avec délicatesse par Maëlle Le Toquin.

 Le jardin sauvage – Aino Adriaens & Maëlle Le Toquin – 14 € –  160 pages

A commander directement chez Terre vivante ou dans une bonne librairie suisse!