Vous connaissez déjà ce beau sourire, car je vous en ai parlé dans un billet précédent. Rappelez-vous: il s’agit de la poire de terre ou yacon (Polymnia sonchifolia)! Une jolie découverte  à laquelle nous consacrons chaque été un peu plus de place au potager et dont nous avons récolté une bonne vingtaine de kilos samedi dernier. Dans la série de ces nouveaux légumes qui titillent la curiosité des permaculteurs, j’ai testé cette année la poire-melon et le cyclanthère, qui forment respectivement les yeux et le nez de mon smiley.

Comme la poire de terre, les topinambours et les ocas du Pérou, la poire-melon (Solanum muricatum) est originaire d’Amérique du Sud et sa maturité est chez nous très tardive. Les pointes de gel de ces derniers jours ont brûlé son feuillage de Solanacée et j’ai du me résoudre à cueillir ces fruits blancs striés de violet, bien qu’ils ne soient  pas encore mûrs. Etonnament, cette plante cousine de l’aubergine a mieux poussé à l’extérieur de la serre que dedans, mais la chaleur n’a pas suffit. J’ai quand même goûté un petit bout de fruit et effectivement, j’ai perçu un léger goût de melon, mais il n’arrive vraiment pas à la hauteur de mes petits gris de Rennes!  Bref, je ne suis pas vraiment séduite, mais je leur ai donné une chance de parfaire leur maturité en enfermant les quatre fruits du plant avec quelques pommes dans un sac plastique hermétique. Affaire à suivre.

C’est une amie jardinière qui m’a offert un petit cyclanthère (Cyclanthera pedata) ce printemps, en me recommandant de planter cette liane au pied d’un support et au soleil. Aussitôt dit, aussitôt fait. Sa croissance n’a pas été fulgurante, car la plante a manqué d’eau. En août, la Cucurbitacée a pris de la hauteur en lançant ses petites vrilles tout azimut et c’est à hauteur de nez que j’ai découvert à l’aisselle de son élégant feuillage des groupes de petites fleurs mâles et quelques fleurs femelles isolées. En fin d’été, chacune d’elle s’est transformée en une sorte de petit concombre ventru et pointu, mais j’ai hélas trop tardé à les cueillir: quand je m’y suis décidée, la plupart étaient creux dedans, fibreux dehors et donc pas vraiment comestibles. Vérification faite dans le livre Drôles de légumes de Blaise Leclerc, j’ai appris qu’«ils doivent être récoltés petits, lorsqu’ils mesurent à peine deux ou trois centimètres environ et qu’ils sont encore fermes». Heureusement, il restait quelques retardataires que je viens de goûter. Verdict: en mini concombre, ils sont goûteux et rafraichissants et je tacherai donc d’améliorer la production l’an prochain!

Il me reste encore à récolter les ocas du Pérou et les crosnes du Japon, qui semblent plus résistants au gel.  Du côté des vivaces par contre, j’attendrai encore une année avant de récolter le chervis et la glycine tubéreuse, car il faut que les plantes s’étoffent. Quoi qu’il en soit, et même si le résultat est parfois décevant, je vais continuer à jouer les exploratrices au jardin. L’Afrique sera au programme l’an prochain avec le kiwano et le niébé. Je me réjouis du voyage!

Plus d’info: Dans son livre Drôles de légumes, paru  aux éditions terre vivante,  Blaise Leclerc vous livre tous ses conseils pour cultiver et  multiplier des variétés de légumes originales et méconnues.