Cuisine et farniente à Terre vivante

J’adore le centre d’écologie pratique de Terre vivante, en Isère. J’y étais le week-end dernier, non pas pour la deuxième édition de la Grande Lézarde, grand moment de farniente collectif, mais pour un stage de cuisine bio avec Lionel Goumy. Objectif avoué: apprendre à sublimer légumineuses et céréales et réussir à régaler mes convives avec plus original qu’une ratatouille maison ou des courgettes au gratin. Nous étions 8 apprenties enthousiastes, masquées jusqu’aux oreilles mais le sourire aux coins, prêtes à en découdre avec la graine de sarrasin, les flocons de petit épeautre, les pois en tous genres, l’étalage de fruits et de légumes et l’incroyable panoplie d’épices, condiments, vinaigres et huiles végétales dont pour certaines, j’ignorais à la fois le nom et l’existence… En chef d’orchestre, Lionel nous a entrainées dans un véritable tourbillon de textures, de couleurs et de saveurs, prodiguant trucs et astuces, secours, assistance et tours de main. Nous en sommes ressorties épuisées, affamées mais ravies du résultat: un buffet de compositions inédites, complètement improvisées, et terriblement appétissantes.

Avant de vous livrer la recette du flan aux courgettes que j’ai mise en pratique sitôt rentrée à la maison -vu qu’en mon absence, Christian et les garçons ont délaissé les légumes au profit du fromage-, je tiens d’abord à vous emmener faire une petit tour sur les sentiers de Terre vivante. Ce nom vous est sans doute familier:  il figure sur de nombreux bouquins consacrés au jardinage bio, à la cuisine saine et à l’habitat écologique. C’est en effet ici, au cœur d’un vallon paumé du Trièves, à quelques kilomètres de Mens, dans les maisons bleues surplombant les jardins, que naissent ces ouvrages ainsi que le magazine des 4 Saisons, une revue incontournable pour ceux qui souhaitent apprendre à jardiner dans le respect du vivant. Haut-lieu de l’écologie en France, ouvert au public depuis 1994, le centre Terre vivante est aussi un domaine de 50 hectares de jardins, vergers, mares et forêts, dédié à l’expérimentation et à la démonstration de pratiques agricoles alternatives.

Bref je suis fan, et dès que j’en ai l’occasion, je m’y attarde pour quelques heures ou pour quelques jours, histoire de m’initier comme en 2014 à la vannerie sauvage ou comme le week-end dernier, aux secrets de la cuisine végétarienne. Se perdre sur ces chemins est un bonheur pour qui aime se laisser surprendre. La pluie m’y a surprise et je n’ai guère profité des hamacs et chaises longues disséminées ça et là et tendues comme une offrande aux séants indolents. Mais c’est tant mieux. J’ai préféré les arbres ruisselants, les mares qui se regonflent, et les légumes rutilants sous les gouttes tant attendues.