Tétragonolobe siliqueux: j’adore sortir ce nom rigolo lorsqu’on me demande ce que sont ces fleurs rouges pétant dans le potager! A y regarder de plus près, la forme des fleurs et des fruits ne trompe pas: il s’agit bien d’une fabacée, plante de la famille des pois et des haricots. Originaire du pourtour méditerranéen, le tétragonolobe ou pois-asperge, son nom culinaire, produit en continu des gousses à quatres ailes. Comme couvre-sol, fixateur d’azote et décoration, c’est parfait. Question goût par contre, je m’avoue un peu déçue: ces gousses n’arrivent pas à la cheville des pois mange-tout auxquels la plante succède dans le calendrier estival, mais je vais tester de nouvelles recettes. Pour rester dans les pois, j’ai aussi essayé le capucin, aux magnifiques gousses pourpres, mais la production de trois mètres linéaires n’a pas rempli le fond d’une casserole.

Autre curiosité de mes catalogues préférés: la celtuce ou laitue-asperge. Une jolie découverte que je cultive depuis quelques années déjà durant toute la belle saison. Ses feuilles au goût sucré sont une friandise rafraîchissante au jardin et, une fois effeuillée, on peut encore manger sa tige crue ou cuite après l’avoir épluchée.  Je la sème en godets puis la plante partout où sa haute stature ne gênera pas plus petit qu’elle. Sa couleur vert tendre s’associe d’ailleurs à merveille avec le feuillage pourpre des choux rouges et flowersprout. Bref, à consommer et à recommander sans modération!

Comme tous les passionnés de jardin, les graines et leurs promesses me fascinent et je me lasse pas de semer, plus par curiosité que pour me nourrir,  des espèces originales et des variétés bizarres, glânées au hasard de troc, de voyages, ou dénichées par internet. Samedi dernier, je me suis rendue au portes ouvertes de la famille Zollinger,  producteurs pionniers de graines bio aux Evouettes (VD). L’occasion était belle de découvrir les coulisses d’un catalogue de plus de 400 variétés potagères, fleurs et engrais verts.  La diversité des cultures réparties sur 25 ha est impressionnante. Conserver toutes ces variétés souvent locales et anciennes est un travail de patience et de rigueur qui force l’admiration. Chapeau et merci la famille! Je respecterai d’autant plus toutes ces pépites que je tiens au creux de la main!  Je n’ai pas hésité très longtemps devant les présentoirs de centaines de sachets de graines aux photos aguicheuses et descriptifs enthousiastes. Avant la fin de l’année, vous aurez des nouvelles du radis bière de Munich, du prétentieux radis Daikon et de la laitue noire Black Hawk.

 

Texte(s): Aino Adriaens
Photo(s): Aino Adriaens